Kananga/affaire qui indigne : quand la justice pactise avec l’impunité tournant dos aux victimes !

Kananga, RDC — L’annonce de la libération soudaine d’un présumé violeur par le Parquet général de Kananga continue de provoquer un profond malaise au sein de la société civile. Le suspect, marié à une responsable influente d’une église locale, a été relâché dans des circonstances que beaucoup qualifient d’opaques et d’injustifiables.

Notre justice est malade! 

Nathalie Kambala, figure engagée dans la lutte contre les violences faites aux femmes, s’est dite « choquée » par ce qu’elle considère comme une trahison flagrante de la mission première de la justice, celle de protéger les victimes et sanctionner les coupables.

> « Comment expliquer qu’une personne accusée d’un acte aussi grave soit libérée alors que la victime porte encore les stigmates physiques, psychologiques et sociaux de ce qu’elle a subi !? », interroge-t-elle.

Derrière cette affaire se dessine, selon plusieurs sources concordantes, un tableau sombre : pressions, manipulations et interférences qui, si elles sont avérées, entacheraient gravement l’intégrité du système judiciaire local. Pour Nathalie Kambala, cette libération sonne comme un double traumatisme pour la victime, à qui l’on dénie non seulement justice, mais aussi reconnaissance et réparation.

« Une justice qui cède à la pression n’est plus une justice. C’est une justice qui pactise avec l’impunité. Et cela, nous ne pouvons pas l’accepter », poursuit-elle.

Appelant à l’ouverture d’une enquête indépendante, Kambala demande également que toute responsabilité soit établie et que des sanctions exemplaires soient infligées à tout magistrat ayant trahi le serment de probité.

Cette affaire remet en lumière les défis persistants de l’appareil judiciaire congolais : manque d’indépendance, lenteurs, corruption… et surtout, une forme de justice à deux vitesses qui ne laisse que peu d’espoir aux victimes issues des couches les plus vulnérables de la société.

« Tant que notre justice restera malade, nos filles continueront de souffrir en silence. Mais nous, nous avons choisi de parler », conclut-elle avec fermeté.

Rédaction ✍️

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