Kasaï Central : Violentes tensions à l’Assemblée provinciale autour de deux plénières parallèles
L’Assemblée provinciale du Kasaï Central a été le théâtre de vives tensions ce lundi 16 juin 2025. Deux camps de députés provinciaux se sont affrontés dans une atmosphère de chaos, marquée par des actes de violence, des bousculades, des injures publiques, ainsi que des destructions de mobilier dans l’enceinte même du Capitole provincial.
À l’origine de ces incidents, un profond désaccord entre les partisans du bureau sortant de l’Assemblée et ceux du bureau d’âge récemment institué. Le conflit s’est cristallisé autour de la convocation simultanée de deux plénières concurrentes, dans un climat d’extrême tension politique.
Alors que le bureau déchu entendait tenir une plénière conformément au calendrier officiel, son accès à l’hémicycle a été violemment contesté par les membres du bureau d’âge, déjà installés sur place. La confrontation a dégénéré en affrontements verbaux et physiques entre les deux groupes de députés.
Accusant le bureau d’âge d’avoir usurpé les prérogatives institutionnelles en utilisant un sceau falsifié pour convoquer la plénière en l’absence du bureau légitime – en mission officielle à Kolwezi – les membres du bureau sortant se sont repliés dans la salle des réunions du bâtiment administratif pour y tenir leur propre séance. À l’issue de celle-ci, plusieurs annonces ont été faites, dont la démission notable de Papy Noël Kanku, ancien vice-président de l’Assemblée. Bien qu’ayant présenté sa défense face à une pétition engagée contre lui, l’élu provincial dit jeter l’éponge, dénonçant un climat délétère alimenté, selon lui, depuis Kinshasa. Il accuse notamment le député national John Kabeya Shikayi d’être à la manœuvre, aux côtés de son allié Bob Kayombo Nyoka.
« Qu’ils se repentent », a-t-il lancé en guise de conclusion. Pour l’heure, les personnes mises en cause vont être contacté par mediamotivation.net pour leur réaction .
Parallèlement, le bureau d’âge, dirigé par le député Stéphane Muanda, a tenu sa plénière dans l’hémicycle. Celui-ci a centré les échanges sur des préoccupations administratives, notamment la présence présumée d’agents fictifs au sein de l’Assemblée.
« Nous avons initié un contrôle physique rigoureux afin d’assainir la situation. Seuls les agents réellement actifs seront pris en charge », a déclaré Stéphane Muanda, lors d’une adresse au personnel administratif. Il a par ailleurs dénoncé les pratiques de l’ancien bureau, accusé d’avoir mis en place un système clientéliste fondé sur des nominations de convenance.
Cette initiative, selon lui, s’inscrit dans une démarche de réforme visant à renforcer la redevabilité, à rationaliser les ressources humaines et à restaurer l’ordre et la discipline au sein de la première institution politique de la province.
Tandis que la crise institutionnelle persiste, les observateurs redoutent un blocage prolongé des activités parlementaires, au détriment de la stabilité politique et du bon fonctionnement des institutions provinciales.
Rédaction ✍️