Kananga, le 6 juin 2025 – En visite ce vendredi dans la ville de Kananga, chef-lieu du Kasaï Central, le secrétaire général de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS/Tshisekedi), Augustin Kabuya, a tenu un meeting populaire au terrain Saint Luc, tard dans la soirée. Face à une foule nombreuse de militants, il a livré un discours sans détour sur les tensions internes qui ébranlent actuellement le parti présidentiel.
Kabuya a attribué la crise à des divergences liées à son soutien affirmé au gouverneur en poste, Joseph-Moïse Kambulu N’konko. Ce choix, a-t-il reconnu, a suscité des mécontentements chez certains cadres du parti, frustrés de ne pas voir leur propre camp accéder au pouvoir provincial. « Je demande à tous les militants de soutenir le gouverneur Kambulu pour favoriser le développement du Kasaï Central », a-t-il exhorté.
Les ambitions de retour de Jonh Kabeya en question
Des proches de Kabuya pointent du doigt l’ancien gouverneur Jonh Kabeya Shikayi, qu’ils accusent de manœuvrer en coulisses pour reprendre les rênes de la province. Il bénéficierait, selon eux, de l’appui du vice-président de l’Assemblée nationale, Jean-Claude Tshilumbayi, et de Jacquemin Shabani, actuel vice-premier ministre en charge de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières.
Ces rivalités internes témoignent de luttes d’influence de plus en plus visibles au sein de l’UDPS, à la fois sur le plan local et national.
Kabuya défend son leadership
Sur le front du leadership au sein du parti, Augustin Kabuya a vigoureusement défendu sa gestion à la tête de l’UDPS. Il a rappelé que le parti constitue désormais la principale force de la majorité parlementaire, fruit de sa stratégie politique. « Il n’y a aucune raison valable de remettre en cause mon mandat. Mon bilan parle de lui-même », a-t-il martelé.
Cette déclaration survient dans un contexte où une frange du parti revendique un changement de direction. Un meeting tenu récemment au même endroit par Deo Bizibu, autre figure influente de l’UDPS, a ravivé les tensions. Ce dernier s’appuie sur les textes de la Convention Démocratique du Parti (CDP) pour revendiquer le poste de secrétaire général, provoquant une confusion quant à la légitimité des organes actuels.
Vers un bras de fer prolongé ?
La guerre des tranchées semble donc loin d’être terminée au sein de l’UDPS, parti phare de la coalition au pouvoir. Entre positionnements personnels, calculs politiques et contestations statutaires, l’avenir de l’unité du parti reste incertain à l’approche d’échéances majeures.
Dans ce climat de tensions, la base militante, souvent tiraillée entre fidélité aux figures historiques et espoir de renouvellement, risque de devenir le théâtre d’un affrontement politique à grande échelle, avec des conséquences potentielles pour la stabilité régionale.
Patient-Marcelin Muteba Nzembele