RDC
Les autorités de Kinshasa veulent faire croire que la crise se limite aux actions incontrôlées du M23 présenté à tort comme un groupe anarchiste, un proxy d’un État étranger sans revendications légitimes ni à un simple désaccord entre la RDC et le Rwanda ! Pour restaurer la paix et la stabilité dans l’est du pays, il est crucial de résoudre la question des groupes armés nationaux et étrangers présents sur le sol congolais.
Kabila contre le fait de présenter le M23 comme un groupe anarchiste, un proxy d’un État étranger sans revendications
RDC: Joseph Kabila rompt le silence. Dans une tribune publiée dans un média sud africain, l’ancien président congolais a abordé et largement commenté la question politico-securitaire de la République Démocratique du Congo.
Selon lui, la crise sécuritaire dans laquelle est plongée le pays, est entretenue par les dirigeants actuels.Selon lui, l’origine du chaos actuel réside dans la remise en cause du Pacte républicain issu du dialogue inter-congolais de Sun City, qui avait permis la réunification du pays et la première alternance politique pacifique en 2019. « Depuis, la situation en RDC s’est détériorée, notamment avec les violations répétées de la Constitution et les élections truquées de décembre 2023 », dénonce-t-il.
Joseph Kabila a mis en garde l’Afrique du Sud contre son engagement militaire en République démocratique du Congo et appelé à une prise en compte des causes profondes du conflit, dans une tribune publiée ce dimanche par The Sunday Times, l’un des principaux journaux sud-africains.
Joseph Kabila s’interroge sur l’implication de l’Afrique du Sud dans l’est de la RDC, où Pretoria déploie des troupes sous mandat de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). « Le monde observe pour voir si l’Afrique du Sud — connue pour son humanisme et ses valeurs — continuera à envoyer des troupes pour soutenir un régime tyrannique et combattre les aspirations du peuple congolais », écrit-il.
Selon l’ancien président congolais, la SADC se trompe en privilégiant une approche strictement militaire face à une crise dont les racines sont « politiques, sociales et institutionnelles ». « La persistance de la mauvaise gouvernance en RDC conduira inévitablement à de nouvelles vagues de troubles politiques, d’insécurité et de conflits armés », avertit-il.
Kabila souligne que la RDC est au bord de l’implosion et que l’intervention militaire régionale risque d’aggraver la situation plutôt que de la stabiliser. « Compte tenu de l’histoire de ses États membres, la SADC devrait savoir mieux. Les revendications du peuple congolais contre son gouvernement doivent être prises en compte », affirme-t-il.
L’ancien président rejette l’idée selon laquelle le conflit actuel serait uniquement le résultat d’un affrontement entre la RDC et le Rwanda ou des actions du M23. Il évoque une crise multidimensionnelle qui ne pourra pas être résolue uniquement par des négociations avec Kigali.
Joseph Kabila accuse également Félix Tshisekedi d’avoir instauré un régime marqué par la répression de l’opposition, la censure des médias et l’exil forcé de nombreux opposants politiques, journalistes et leaders religieux. « Toute tentative de résolution du conflit qui ignore ces réalités ne pourra pas aboutir à une paix durable », insiste-t-il.
Plutôt que de se limiter à un soutien militaire au gouvernement congolais, l’Afrique du Sud et la SADC devraient, selon Kabila, « aider la RDC à progresser vers la démocratie, la paix et la stabilité ». Il appelle à une « solution globale » qui prendrait en compte la gouvernance et les droits politiques, et non uniquement les dynamiques militaires et diplomatiques du conflit.
Cette tribune intervient alors que la rébellion du M23 poursuit son avancée dans l’est de la RDC et que Kinshasa réclame des sanctions renforcées contre Kigali. De son côté, la SADC réaffirme son engagement militaire dans la région, tandis que l’Afrique du Sud défend la nécessité d’une approche coordonnée avec d’autres partenaires africains et internationaux
Au cours d’une interview accordée au média sud-africain Sunday Times ce dimanche 23 février Joseph Kabila, ex-président de la RDC, estime la crise qui sévit au pays est liée principalement à la mauvaise gouvernance de son successeur Félix Tshisekedi. Cette crise, qui remonte à 2021 selon lui, est à la fois sécuritaire et humanitaire, mais surtout politique, sociale, morale et éthique.
« Au niveau national, la principale cause de cette crise est la volonté manifeste du leadership actuel de briser le Pacte républicain. Ce pacte, issu du dialogue inter-congolais de Sun City, a abouti à une Constitution adoptée par référendum populaire en 2006 », soutient Joseph Kabila.
Selon lui, la remise en question de ce Pacte républicain s’est d’abord manifestée par des « violations délibérées et récurrentes de la Constitution et des lois du pays. Ensuite, les élections truquées de décembre 2023 ont violé le cadre juridique et les normes internationales pertinentes, amplifiant ainsi l’illégitimité du dirigeant, réduisant artificiellement le poids de l’opposition politique et faisant du chef de l’État le maître absolu du pays ».
Recul de la démocratie
Son successeur, Félix Tshisekedi, a annoncé publiquement son intention de modifier la Constitution ; « ce qui constitue un grave recul démocratique ».
Joseph Kabila a également dénoncé le musèlement de l’opposition politique :
« Intimidations, arrestations arbitraires, exécutions sommaires et extrajudiciaires, ainsi que l’exil forcé de politiciens, journalistes et leaders d’opinion, y compris des responsables religieux, sont devenus les caractéristiques principales de la gouvernance de Tshisekedi ».
Pour lui, les revendications du peuple congolais contre son gouvernement doivent être entendues. Le maintien de la mauvaise gouvernance actuelle ne pourra que conduire à de nouvelles vagues de troubles politiques, d’insécurité, d’instabilité institutionnelle, de conflits armés, voire à une guerre civile.
Paul Kagame et le M23?
Il a plaidé pour une solution globale de la crise, « et non pas seulement l’envoi de troupes et d’équipements militaires. Cela reviendrait à gaspiller des ressources précieuses pour soutenir une dictature, au lieu d’aider la RDC à avancer vers la démocratie, la paix et la stabilité, et à devenir un atout pour la région australe de l’Afrique et pour le continent tout entier ».
Pour restaurer la paix et la stabilité dans l’est du pays, il est impératif de résoudre la question des groupes armés nationaux et étrangers présents sur le sol congolais. Cependant, a poursuivi l’ex-Président, « contrairement à ce que les autorités de Kinshasa veulent faire croire, la crise ne se limite ni aux actions inconsidérées du M23 présenté à tort comme un groupe anarchiste et une marionnette d’un État étranger sans revendications légitimes ni aux désaccords entre la RDC et le Rwanda ».
RDC: Joseph Kabila rompt le silence . Dans une tribune publiée dans un média sud africain il commente largement l’actualité politique et sécuritaire du pays . S’agissant de la situation sécuritaire à l’Est , le sénateur à vie accuse l’Afrique du Sud de soutenir le « régime tyrannique »de Kinshasa : « le monde observe pour savoir si l’Afrique du Sud connu pour son humanisme et ses valeurs continuera d’envoyer des troupes en #RDC pour soutenir un régime tyrannique et combattre les aspirations du peuple congolais « .
RDC: » il y a eu les élections truquées de décembre 2023, organisées en violation du cadre juridique et des normes internationales. Ces élections ont amplifié l’illégitimité du pouvoir en place, réduit artificiellement le poids de l’opposition et fait du chef de l’État le maître absolu du pays. Tshisekedi a également annoncé publiquement son intention ferme de modifier la Constitution. »
Rédaction ✍️