▶Origines familiales et études
Marie Thérèse Mujinga wa Mabanga est née à Luiza (territoire du Kasaï Central, alors en Kasaï Occidental), le 11 novembre 1966. Elle est la fille de Mabanga expert comptable, militant de l’ère Mobutiste, un des fondateurs du Bloc démocratique Kasaïen.
Elle effectue ses études primaires dans son natal, puis à l’école catholique de Yangala en 1976. Elle réussit le concours d’entrée à l’École Normale des jeunes filles du Kasaï Occidental et s’inscrit en suite à l’Institut Untu de Kamponde, une mission catholique basée à Dibaya, d’où elle sort diplômée en 1985, 3ème de sa promotion en pédagogie générale. Parmi ses promotionnaires, Souzane Ndaye 1ère de la promotion, est devenue sœur religieuse.
▶Carrière d’enseignante
Grâce à son diplôme, en 1988, elle devient institutrice sous les ordres de son mentor, à Kamponde, où elle dirigera L’Ecole des Filles de 1991 à 1992.
Dans ce territoire du Kasaï Occidental, elle rencontre plusieurs religieux catholiques ambitieux, alors surveillant général du cours normal (cet établissement sera renommé au nom de son mentor ultérieurement).
Poursuivant sa carrière d’enseignante, elle intègre à l’Institut Untu en 1988 comme enseignante de français et membre du renouveau charismatique de la mission ; remarquant néanmoins la difficulté de concilier ces deux vies, alors que son engagement politique se fait de plus en plus intensément, et y voit détachée de l’Animation rurale . Après ce parcours à Dibaya, elle décida de regagner Luiza pour continuer sa lutte sociale. Elle devient enseignante à l’Institut Kaserwa puis à l’école primaire Buena Muntu de Kananga dans les années 1990.
▶Carrière politique
Marie Thérèse Mujinga participe à la création du mouvement féminin associé à l’Union progressiste Luiza, puis, en juin 2011, elle crée l’association des femmes couturiers REFECO. Elle a commencé sa carrière sous les couleurs du parti DEC cher à Eugène Diomi Ndongala en 2006, ce, grâce à son diplôme de graduat obtenu en Sciences politiques et administratives au Collège Universitaire Libre du Congo (CULC) et encourage les femmes à gagner leur vie.
Elle sera parmi les femmes à participer à la cérémonie de redynamisation PPRD à Kananga en 2008. Elle a été la Présidente de la Ligue des mamans du dit parti politique Kananga jusqu’en 2010. Elle est élue en 2011 présidente des mamans de la communauté de Luiza à Kananga.
Elle réintègre les rouages politiques à la veille du processus électoral de 2018 au sein du PDG parti de Modeste Mutinga. Candidate malheureuse aux législatives provinciales de 2018, Marie Thérèse Mujinga s’est assumée pour quitter ce parti suite au désordre structurel.
Elle est nommée en 2019 comme présidente interdederale du Mouvement Tshisekediste pour le Changement (MTC) au Kasaï Central par son autorité morale Jean Bavon Kamuala . Depuis lors, elle mobilise et redynamise ses bases en prélude des élections prochaines. Elle compte 32 cellules et 5 sections sur la ville de Kananga.
» Je suis Tshisekediste du sang, je lutte pour le bien-être de tous. Notre population a besoin de notre accompagnement mais nous n’avons pas de bons députés. Je serai une députée du peuple car je connais tous les problèmes. Cette fois-ci je suis candidate députée nationale sur la ville de Kananga. » a déclaré Marie-Thérèse Mujinga.
Une anecdote marque son riche parcours, l’entrée de l’Afdl 1997 à Kinshasa aucune femme n’est conviée à la craie dans son institution mais décida de démissionner à cause du salaire dérisoire à l’époque.
Mariée à Athanase Mutikas-a-Mukanz et mère de 7 enfants, Marie Thérèse Mujinga loue le soutien et l’engagement de son mari dans sa lutte. Elle estime qu’elle a défendu les femmes de son pays pendant plus de vingt ans où elle était à l’Assemblée nationale et émet le vœu d’intégrer à cette institution politique afin de matérialiser sa vision: Son parcours politique a été difficile et d’après elle, les hommes de son parti ne lui ont pas fait de cadeau car ils n’ont jamais apprécié « que les femmes se distinguent et qu’elles aient l’audace de regrouper leurs sœurs ».
Cette brave est une femme battante et de renommée à travers son magnifique parcours.
Ce portrait est réalisé grâce à l’ONG Femmes main dans la main pour le développement Intégral (FMMDI) avec l’appui du Fonds canadien d’initiative locale (FCIL), dans le cadre du projet Accroître la participation à la vie politique de façon démocratique des femmes, des jeunes, filles et des personnes marginalisées dans la province du Kasaï Central en République démocratique du Congo, par le renforcement de leurs capacités, le renforcement organisationnel des structures féminines et la sensibilisation des populations.
JCNB